Vendredi 14 mai 2010 à 21:43
Vois, drapée dans son règne d'égoïsme
La peur qui change les quartiers en ghettos
Cette humanité frappée de mutisme
Qui hésite encore à battir un ordre nouveau
Un regard de biais, une insulte maugréée
Sans hésiter on lâche les fauves sur son voisin
Des innocents lynchés, des enfants snypés
T'inquiète mon gars tu seras peut-être le prochain
Vois, d'un air hautain, elle te regarde
La corruption lentement tisse sa toile
Et tous ces gens qui n'y prennent garde
Servent des prétextes bidons qu'eux seuls avalent
Une mallette perdue, une prime inattendue
On s'en fout plein les poches en fermant les yeux
Que ne ferait-on pas, pour améliorer le menu
Et pourquoi l'argent rendrait-il malheureux
Et Elle, l'ange au manteau sanglant
Seule, face à ce monde décadent
Elle renie les vices de ses parents
Elle écrit no future pour nos enfants
Vois, si tes yeux supportent la vérité
Comme le mépris a rongé loin nos coeurs
Méritons-nous encore d'exister
Nous n'apprenons plus rien de nos erreurs
La fuite de l'ordre, la peur de l'autre
Les regrets dont se nourrissent nos vies
Cette complaisance maudite dans laquelle on se vautre
Nous fonçons tête baissée vers un beau gâchis
Vois, le futur s'écrit dans la poussière des squelettes
L'ange tourmentée brandit son marteau de feu
La tristesse du glas remplace la fanfare des trompettes
Il faudra longtemps pour que le ciel redevienne bleu
L'heure avance, effaçant les choix
Il est déjà tard pour choisir son camp
Il ne restera bientôt plus qu'une unique voie
On s'y bousculera en une ultime fuite en avant
Et là, sur les ruines fumantes
Se dresse l'ange à l'arme ensanglantée
La Terre, comme une plaie béante
Enfin guérie de son humanité
Jeudi 18 juin 2009 à 21:44
J'aurais voulu t'aimer
Pouvoir te prendre par la main
Te toucher, te caresser
Me perdre dans tes yeux de pluie
Couleur grisaille du petit matin.
J'aurais voulu t'aimer
Et me complaire dans ce bonheur
Sans concession ni aucune limite
Découvrir des pays éloignés
Ne pas seulement rêver d'ailleurs
Mais ne m'aime pas, je t'y invite.
J'aurais voulu t'aimer
Partager nos deux existances
Et m'abreuver à ton sourire
De cet amour, j'en ai rêvé
Disons que cela n'a pas d'importance
Puisque tu n'entendras pas mes soupirs.
J'aurais voulu que tu m'aimes
D'une passion réciproque
Et que toujours cela dure
Pourtant, quand bien même
Mon coeur bat sans équivoque
Ne l'écoute pas, je t'en conjure.
Jeudi 14 mai 2009 à 15:50
Lundi 8 décembre 2008 à 8:55
Brouillard teinté de rose
Comme par la lie d'un mauvais vin
Les arbres diffus le marquant de couperose
J'étais harcelé par des rêves idiots
Où je devais aller à la piscine
Avec une fille, presque une voisine
Avec des rimes et de la poésie
C'est pourtant bien ce qui est arrivé
Maintenant je vais boire mon thé
En bleu gris d'un ciel d'hiver
Et puis le brouillard s'est levé
Pour la journée, j'espère
Dimanche 23 novembre 2008 à 15:10
Les ombres folles de mes nuits
drapées de sombres et terribles moires
aux redoutables reflets alanguis
Filons derechef vers ce pays
Orbe maudit de mes cauchemars
Où un peuple muet et soumis
côtoie d'étranges monstres de foire
Pourtant, je vous aime, doux rêves empoisonnés
Moi, votre trop souvent consentante victime
Qui arpente avec une incroyable légèreté
vos lieux de massacres et vos abymes
Car des ténèbres nait la lumière
Comme l'héroïsme parfois de la peur
Vous rejeter n'est pas chose à faire
Je suis l'architecte de vos horreurs
Mercredi 10 septembre 2008 à 21:44
Les gnomes jaloux poursuivent
Les ombres fugitives
Des fées volages et voltigeantes
Qui valsent dans la lumière changeante
De la clairière couronnée
De la Lune et des astres embrasés
Les nabots envieux surveillent
Sans répit ni aucune veille
Les flirts et les amours faciles
De leurs pendants si graciles
Qui s'envolent à la frondaison
A la rencontre d'un compagnon
Une Sylvette épuisée
A la silhouette élancée
Commet l'innocente erreur
Sur le gazon parsemé de fleurs
De se reposer oubliant toute crainte
Après tant de délicieuses étreintes
Un gnome tapi aperçoit
La nymphe maîtresse de choix
Il bondit il enserre de ses bras
Le corps si svelte et délicat
Femme papillon à la taille souple
Et nain poilu font un étrange couple
Mais l'oublié du Printemps
Devine qu'il inflige quelque tourment
Aux yeux effarés de sa belle
Le cœur amer percé d'échardes
Il la relâche et la regarde
Regagner les cieux à tire d'aile
Vendredi 22 août 2008 à 17:30
J'ai vu, ô Dieu, des papes hostiles
S'ériger en tribunaux
Contre les odieuses pacotilles
D'étranges tribus nues
Ils ont ourdi de sombres complots
En Ton nom Seigneur versé le sang
Jaillissant de l'ombre tant et plus
Chantonnant « saigne ailleurs manant
Ton raisin gicle sur mes pieds
Et mon voisin rit de me voir inondé »
J'ai vu, ô maître, de salvateurs missiles
Décimer la population
Impitoyables impies
Et renaître de sales mortels bacilles
Consigne : pacification
Comme les inénarrables hippies
J'ai vu ceux qui, très futiles, adorent
Détourner en masse de l'argent
Vois-Tu, tout(s) ce(ux) que - parait-il - Tu abhorres
Ils l'(les) enfournent en liesse largement
C'est fâcheux
Interrompit Dieu
D'avoir fait l'homme à mon image
Il eût été nettement plus sage
De priver de zob Adam le clown
Ou cette garce d'Eve de sa foufoune
Je n'aurais eu que deux emmerdeurs à gérer
Et pas sept milliards de dégénérés
Lundi 11 août 2008 à 11:58
J'aurais voulu ne jamais goûter
A ses douces lèvres amères
Ni ne me laisser distraire
Par le fiel de ses paroles insensées
~
Du chagrin mais plus de larmes
Des rires solitaires sans échos
Visions de flamboyants oripeaux
Masquant une vie tachée par le drame
~
Fuite en avant, désespoir d'une nuit
Dans ses bras amants, je me suis abandonnée
Les yeux fermés, la gorge inclinée
A ses crocs offerte, totalement alanguie
~
J'aurais souhaité ne pas succomber
Au goût glacé de son sang mort
- Si vous saviez mes remords -
Ni croire à ses promesses d'éternité
~
Il a fait de mon existence un calvaire
Dont il m'a dissimulé le prix
Pour moi, enfant bâtarde de la nuit
Cette soif inextinguible est un enfer
Dimanche 27 juillet 2008 à 16:33
Jette ses fruits maudits
A travers le cimetière
Désolé de nos esprits
Au-dessus de la plaine de fer
Le soleil chauffé à blanc
Eclaire ce paysage de misère
Promesse de lents tourments
Voici une page blanche
Couverte des déjections de l'arbre
Pleine de ratures et gribouillée
Un linceul sale à l'aspect macabre
Vois ! Comme ma tête est vide !
Etendard imaginaire en berne
Rien qu'une plaine stérile et aride
Hérissée d'antiques cairns
Ne vient nul mot ou nulle image
Pour peupler cette désolation
Couvrir cette triste page
Et renflouer mon imagination
Là-bas, l'arbre à poussière
Laisse choir ses fruits défendus
Malgré la lourde menace, mes frères
Il semble que nous y ayons tous mordu
Vendredi 25 juillet 2008 à 21:38
J'ai rêvé un rêve ensanglanté
D'arbres morts et des collines nues
De roches coupantes et de cadavres brisés
J'ai rêvé un rêve qu'il ne faisait pas bon rêver
Plein d'amours torves dégoulinants de glue
Un monde cruel près de s'écrouler
J'ai rêvé d'une terre en disgrâce
Aux cieux malades, à l'eau grouillant de vermine
Aux vieux malingres, aux enfants pleurant famine
J'ai fermé les yeux pour que cette vision s'efface
Je me serais pincé pour m'arracher du lit
Et j'aurais giflé mon corps endormi
Mais d'éveil point, pour celui qui ne dort pas
Cette ruine était mienne, je n'avais pas le choix
Pris de panique, dans mes poches tâtonnai
Pris mes drogues - douces illusions - et les avalai