Vois, drapée dans son règne d'égoïsme
La peur qui change les quartiers en ghettos
Cette humanité frappée de mutisme
Qui hésite encore à battir un ordre nouveau
Un regard de biais, une insulte maugréée
Sans hésiter on lâche les fauves sur son voisin
Des innocents lynchés, des enfants snypés
T'inquiète mon gars tu seras peut-être le prochain
Vois, d'un air hautain, elle te regarde
La corruption lentement tisse sa toile
Et tous ces gens qui n'y prennent garde
Servent des prétextes bidons qu'eux seuls avalent
Une mallette perdue, une prime inattendue
On s'en fout plein les poches en fermant les yeux
Que ne ferait-on pas, pour améliorer le menu
Et pourquoi l'argent rendrait-il malheureux
Et Elle, l'ange au manteau sanglant
Seule, face à ce monde décadent
Elle renie les vices de ses parents
Elle écrit no future pour nos enfants
Vois, si tes yeux supportent la vérité
Comme le mépris a rongé loin nos coeurs
Méritons-nous encore d'exister
Nous n'apprenons plus rien de nos erreurs
La fuite de l'ordre, la peur de l'autre
Les regrets dont se nourrissent nos vies
Cette complaisance maudite dans laquelle on se vautre
Nous fonçons tête baissée vers un beau gâchis
Vois, le futur s'écrit dans la poussière des squelettes
L'ange tourmentée brandit son marteau de feu
La tristesse du glas remplace la fanfare des trompettes
Il faudra longtemps pour que le ciel redevienne bleu
L'heure avance, effaçant les choix
Il est déjà tard pour choisir son camp
Il ne restera bientôt plus qu'une unique voie
On s'y bousculera en une ultime fuite en avant
Et là, sur les ruines fumantes
Se dresse l'ange à l'arme ensanglantée
La Terre, comme une plaie béante
Enfin guérie de son humanité
